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Conférence C Casado

Année 2011-2012 > 2012

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Conférence de Christian Casado le 30 Mars 2012 sur la Transpyrénéenne en course à pied réalisée en Août 1987. Après avoir récupéré la motricité de ses membres inférieurs suite à une maladie neurologique, il réalisa en équipe, une course de 1600 km en 14 étapes, 24 cols des Pyrénées. Une grande victoire pour Christian.

Une Transpyrénéenne en course à pieds
Pourquoi aborder ce sujet : parce que ce fut une course inédite et quelle raison m’a poussé à y
participer ? Simplement ma maladie.
Pour ceux d’entre vous qui ne serait pas au courant, en 1985, j’ai développé une affection
neurologique sidérante qui m’a plongé en 4 jours dans un coma qui a duré 11 jours et, à mon réveil,
j’étais aphasique complet et paraplégique. Heureusement, ancien sportif de haut niveau, j’ai pu
intégrer un centre de rééducation pour athlètes opérés de blessures graves et au terme d’un an, j’ai
récupéré la motricité de mes membres inférieurs.
Pour parfaire ma rééducation, j’ai adhéré en 1986 à un club de course à pieds sur route : «
le
Spiridon d’Occitanie
» qui m’a permis de courir 1 marathon par mois et des 20 Km chaque semaine.
En 1987, ce club fut chargé d’organiser, en août, une manifestation à l’échelon national et opta pour
cette Transpyrénéenne.
Je vous parlerai peu de la course puisqu’elle est décrite dans les photocopies que vous avez devant
vous. Simplement, le but était de traverser les Pyrénées depuis la Méditerranée jusqu’à l’Atlantique,
avec la participation d’une dizaine d’organisateurs et de 5 équipes composées de 5 coureurs se
relayant. (1 seul relayeur par équipe sur le circuit).
1 Km. avant l’entrée dans les villes étapes, les équipes au complet accompagnaient les derniers
relayeurs pour faire une arrivée massive.
1.600 Km. de trajet en 14 étapes avec 2 jours de repos du 2 au 15 août. Une moyenne journalière de
135Km. soit entre 20 à 30 Km. par coureur.
Difficultés : 1°) chaleur intense avec fonte du goudron sur les routes :
2°) arrivée au plus tard à 17 Heures dans les villes étapes, pour être reçu par les
municipalités
3°) Ascension des 24 cols les plus célèbres des Pyrénées
La veille de chaque étape, 6 organisateurs, dans 2 voitures, allaient faire le tracé du circuit du départ
jusqu’à la ville étape.
Problème majeur pour ce club, aucun budget, donc seule solution, : le sponsoring, tâche qui m’a été
généreusement attribuée. «
Pour ce faire, j’ai proposé d’associer à cette course un but humanitaire qui fut la propagande pour les
dons d’organes et de tissus humains
Le 1
er sponsor fut la CRAM qui nous imprima gratuitement un millier de flyers contenant toute la doc
pour ces dons
Ensuite j’ai associé à cette action mon Rotary club où le directeur régional de CALBERSON nous a
alloué 5 grosses camionnettes, ( 1 par équipe) et où un concessionnaire d’un DECATHLON nous a
fourni, toujours pour chaque équipe, tout le matériel du parfait campeur, transporté dans les camions,
car pas question de coucher à l’hôtel.
Dans mon village, j’étais adjoint au maire, délégué aux sports, ce qui m’a permis d’écrire aux maires
des villes étapes, en franchise postale, pour leurs demander une réception avec cocktail de bienvenue,
avec, si possible, un dîner, à moindre coût, soit dans leur maison de retraite, soit ailleurs, et
l’hébergement gratuit dans leur camping. Bien sûr, je joignais le dossier de la course avec des flyers à
distribuer à leurs administrés, et à diffuser l’évènement dans leurs médias locaux. A notre satisfaction,
tous ces maires ont joué le jeu, certains nous offrant même le dîner
Puis, avec un bilan financier plus que gonflé, nous avons obtenu du Conseil Général une coquette
subvention avec une dotation pour les coureurs de T-Shirt marqués du logo de Midi-Pyrénées.
De même, notre banque, en plus d’une petite subvention, nous a distribué des T-Shirts avec le
flocage Crédit agricole.
A l’occasion d’un voyage à Roquebrune, je me suis rendu à Monaco, au culot, au labo Asepta pour
mendier un carton de tubes d’Akiléine. Là, on m’a amené devant le directeur, un certain Mr. MAS,
dont j’ai fait la connaissance, et qui m’a permis de repartir avec mon carton. Merci Georges.
Toujours avec mon dossier, j’ai obtenu de la même sorte, de la part de plusieurs fabricants un stock
de barres de céréales pour l’alimentation des relayeurs.
Magie du rugby, le directeur de FR3 Toulouse, un de mes anciens coéquipiers a mis une équipe qui a
suivi la course du début jusqu’à l’arrivée. Ainsi étaient diffusés, chaque soir, dans l’édition régionale,
du journal du 19-20 , des images de la course avec, chaque fois citation du but humanitaire.
Dans ce type d’épreuve, un service médical est obligatoire. J’avais donc le double rôle de coureur et
de médecin. L’inconvénient était pour moi un réveil quotidien à 6 heures pour m’occuper des bobos de
la veille et surtout du soin des pieds.
Voilà comment, une telle épopée a pu être réalisée par un petit club avec un minimum de frais tout en
faisant passer un message sur les dons d’organes.
La Course
Pour distribuer nos flyers, il fallait attirer un maxi de spectateurs le long des routes. J’ai donc copié la
technique du tour de France cycliste qui d’ailleurs nous avait précédé en juillet
½ heures avant le passage des 1er coureurs, une voiture diffusant une musique assourdissante avec
un speaker équipé d’un micro annonçant l’évènement, sillonnait lentement le parcours. Devant les
premiers coureurs, 2 camionnettes distribuaient les flyers aux spectateurs et des ballons gonflables
pour la joie des enfants. Cette caravane eut un gros succès puisqu’elle a attiré un maximum de
personnes surtout au sommet des cols, dans les villages traversés et aux arrivées dans les villes.
1 Km avant l’entrée dans les villes étapes, tous les coureurs accompagnaient le dernier relayeur pour
faire une arrivée en masse.
Le soir, au camping, installation du matériel, lessive des sous vêtements short et T-Shirts, douches et
veillée avec ambiance 3
ème mi-temps.
L’arrivée à Villemur
A 1 Km. de l’arrivée, les 25 concurrents se sont regroupés pour entrer dans Villemur. Ce fut l’apogée
de cette transpyrénéenne au milieu d’une foule enthousiaste. Nous fûmes accueillis, coureurs et
organisateurs, en mairie avec discours du maire et du conseiller général nous félicitant pour avoir
réussi une performance hors du commun. Personnellement, le maire m’a fait citoyen d’honneur de
Villemur. La surprise fut l’annonce d’une invitation avec nos familles qui nous avaient rejoints ainsi que
les membres du rotary présents à un dîner somptueux pris à la salle des fêtes, commandé à un
traiteur local avec un magnifique gâteau que vous avez pu voir sur les photos qui ont circulé
La soirée s’est terminée à 4 heures du matin avec le champ des adieux en regrettant que notre
aventure n’ait pas duré plus longtemps.
Je vous remercie de votre attention et maintenant, je ne peux m’empêcher de vous narrer en quelques
minutes quelques anecdotes.
Anecdotes
1°) Lors de l’ascension des 1er cols des Pyrénées orientales, toutes les équipes pensaient que j’étais
un cador car les routes étaient maculées d’inscriptions : « Allez CASADO »
En fait elles étaient destinées à un catalan qui avait participait au Tour de France cycliste qui était
passé 15 jours avant.
2°) A ARGELES-GAZOST, soit disant jour de repos sur le programme, nous décidâmes de faire en
footing l’ascension du Pic du Midi pour visiter la station météo.
Le soir, c’était la fête au village, et sur la place se succédaient chanteurs et chanteuses, mais tout le
monde attendait l’enfant du pays, Guy BEARD qui, à minuit, n’était pas encore passé. Les balcons
étaient pleins et, à un moment, j’ai remarqué, sur l’un deux, une silhouette ressemblant à la vedette.
Alors pointant du doigt l’énergumène, j’ai gueulé : « Allez Guy descend !». Alors, levant la tête vers ce
balcon, toute la foule a repris mon altercation et le pauvre type a du rentrer chez lui. Alors, les gens,
croyant qu’il descendait, ont crié : « Ah enfin ». C’est à ce moment que j’ai pris la fuite…
3°) HENDAYE était la 2
ème journée de repos. Ma famille passant ses vacances à Hossegor, il était
convenu que mon épouse vienne, après l’arrivée, me chercher pour que je passe cette journée avec
les miens. A son arrivée, elle a été accueillie par le groupe, comme un chien dans un jeu de quille, car
elle leur enlevait celui qui mettait le feu dans les 3
ème mi-temps.
En plus, j’ai oublié de vous dire que 3 équipes avaient une femme comme relayeuse qui n’avait rien à
envier aux performances des hommes. Ces braves dames me récoltaient chaque soir, mon linge salle
pour le laver pendant que je dispensais des soins médicaux. .Pour ne pas être en reste, ayant un lave
linge à la maison, je leurs avais proposées de collecter le leur dans un sac et de me le confier.
Je vous laisse deviner la réaction de ma femme quand elle a déballé du sac des petites culottes et
des soutiens gorges. J’ai eu un mal fou à me disculper…
Il y aurait encore un tas de drôleries à vous conter, mais j’ai sélectionné les meilleures. Donc, bonne
fin de soirée à vous tous.

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